Ces dernières années, le Jardin botanique de Montréal a mis en place une série de stations phytotechnologiques pour répondre aux différents problèmes environnementaux qui se posent sur son site. L'idée est de concevoir des installations qui permettent à la fois de résoudre les problèmes, de démontrer la technologie et d'éduquer le public sur le rôle et le fonctionnement des plantes.

Il est prévu d'installer six stations phytotechnologiques au cours des prochaines années, inaugurées une par une, et achevées d'ici 2026.

La première station a été inaugurée en 2019. Le Jardin botanique a profité de la rénovation du jardin aquatique, qui présente une diversité d'espèces de plantes aquatiques, pour inclure deux types différents de zones humides construites sous la surface, l'une à écoulement horizontal et l'autre à écoulement vertical. Ces zones humides garantissent la bonne qualité de l'eau utilisée dans ce jardin, qui circule en circuit fermé. Cette innovation permet non seulement d'éliminer les excédents de phosphore et d'azote et de réduire les matières en suspension, mais aussi de sensibiliser les visiteurs au rôle et aux avantages de ces infrastructures vertes.

En 2021, le jardin a ouvert une deuxième station de phytotechnologie pour répondre à un problème lié à l'invasion de plantes indésirables. Parmi les phytotechnologies utilisées, une bande riveraine comprenant une grande diversité de plantes indigènes a été établie comme tampon. Celle-ci a pour effet d'opposer une forte concurrence aux plantes invasives tout en agissant comme un biofiltre efficace qui limite le lessivage des nutriments apportés par le ruissellement des eaux de pluie. Des îles flottantes sous forme de matelas tissés de plantes ont également été installées. Cette phytotechnologie originale permet d'ajouter des éléments filtrants qui se déplacent sur l'étang au gré des vents. C'est esthétique, mais c'est aussi efficace pour rendre plus difficile l'implantation des plantes invasives qui ont besoin de soleil.

En 2022, le Jardin botanique de Montréal a aussi ouvert une troisième station de phytotechnologie où diverses espèces végétales seront utilisées pour extraire ou dégrader certains contaminants des sols excavés lors de travaux de construction. Cette technologie est appelée phytoremédiation. Il s'agit d'une phytotechnologie innovante et prometteuse, qui a conduit le Jardin botanique à étendre son savoir-faire et à appliquer ce procédé dans l'est de la ville de Montréal sur quatre hectares de friches contaminées par divers polluants. Il s'agit du plus important projet de phytoremédiation au Canada.

Le parcours des
Phytotechnologies du Jardin botanique de Montréal

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Filtrer un contaminant omniprésent dans l’eau avec des plantes de chez nous

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