Chaque jour, une grande quantité de produits chimiques issus des activités humaines se retrouvent dans les milieux terrestres et hydriques du Québec et modifient le cycle naturel des matières. C’est particulièrement le cas du triclosan, produit synthétique qui sert à inhiber la croissance des bactéries, des champignons et des moisissures. Utilisé dans un large éventail de produit de consommation quotidienne (dentifrices, savons, produits ménagers, textiles, etc.), il est aujourd’hui l’un des polluants les plus retrouvés des milieux hydriques et terrestres depuis son introduction en 1960.

 

Une fois rejeté dans l’environnement, le triclosan est très nuisible pour les organismes au bas de la chaîne trophique, avec des concentrations dans les milieux hydriques où plus de la moitié de la population meurt, pour les algues et les microalgues. Il est aussi bioaccumulé tout au long de la chaîne trophique, jusqu’à être retrouvée dans le lait et le sébum humain. Le triclosan altère aussi la structure, la taille et la diversité des plusieurs communautés bactériennes, non ciblées initialement par le produit. Surtout, le triclosan peut induire l’émergence de souche bactérienne résistante à certains antibiotiques, ce qui pourrait directement affecter nos états de santé. Effectivement, nos produits quotidiens pourraient réduire directement l’efficacité de certains antibiotiques, et donc notre prompt rétablissement d’un virus.

 

L’objectif global du projet de recherche est d’établir le potentiel d’élimination du triclosan en marais filtrant. Contrairement à la plupart des méthodes additionnelles de traitement très coûteuses et énergivores, les marais filtrants sont une technologie alternative appropriée pour le traitement des eaux polluées. Ils ont été étudiés spécifiquement pour l’enlèvement du triclosan, dans des installations allant de petits systèmes à des systèmes à grande échelle. La recherche est toutefois pour le moment incomplète; il y a une nécessité d’approfondir les connaissances sur les processus d’élimination du triclosan, sur les variétés d’espèces résistantes, sur les impacts de l’exposition sur les communautés bactériennes, en plus d’évaluer les l’effet de la diversité végétale; d’où l’intérêt de ce beau projet de recherche.

Filtrer un contaminant omniprésent dans l’eau avec des plantes de chez nous

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