Dans le contexte de mon doctorat, je m’intéresse à l’étude des traits d’histoire de vie afin d’expliquer les variations des traits fonctionnels des champignons mycorhiziens arbusculaires (CMA) et leur diversité en fonction de plusieurs gradients. Ces travaux serviront à comprendre comment ces variations conduisent à des différences de fitness et surtout mettre en lumière les traits caractéristiques « clés » propres à chaque clade dans les différents environnements. L’étude des traits d’histoire de vie des CMA lors de la coexistence des espèces peut en effet expliquer l’assemblage des communautés en fonction de gradient de fertilité par exemple et in fine, comment la stabilité des communautés mycorhiziennes peut impacter le fonctionnement des agroécosystèmes (productivité, recyclage des nutriments dans le sol etc…). Étudier les traits fongiques spécifiques à chaque clade peut nous mener à distinguer les compromis évolutifs et physiologiques qui potentiellement façonnent les réponses des CMA aux filtres environnementaux et aux interactions biotiques. Mais aussi cela pourra servir à anticiper les impacts liés au réchauffement climatique et autres perturbations sur le microbiome du sol.

Nos études peuvent contribuer à prédire les facteurs qui pourraient mener à une perturbation ou déstabilisation de ces communautés conduisant à une rupture des services écosystémiques rendus. En effet, d’après Gilchrist et al., (2006) les stratégies d’allocation des ressources des CMA changent avec l’âge. Tlalka et al., (2008) quant à eux suggèrent que les CMA ont une capacité d’exploration du sol adaptative en réponse à la disponibilité des ressources. De ce fait, il est essentiel de savoir si la répartition allométrique de la biomasse fongique est régulée par la fertilité du sol. L’évaluation des traits peut aussi contribuer à des recherches futures dans le domaine de la phytoprotection et cela peut être aussi utile dans l'étude d'autres organismes fongiques.